Actualités - 14 décembre 2018
Ecrit par Chiara Cosenza
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"Nous sommes dans le pétrin. Le changement climatique nous cause de graves problèmes. Le changement climatique va plus vite que nous et nous devons le rattraper au plus vite avant qu'il ne soit trop tard".
C'est ainsi que s'est ouvert le discours de Antonio Guterressecrétaire général des Nations unies, le 3 décembre lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique COP24 à Katowice (discours complet ici).
Quelques jours auparavant, l'équipe de Solar Impulse était arrivée à Katowice, dans la région polonaise de la Silésie, connue historiquement pour son industrie du charbon.
Notre objectif à la COP24 était de sensibiliser et d'inciter à l'action pour l'adoption de technologies propres et de réglementations modernes qui créeront un besoin pour leur mise en œuvre. Comment ? Par de multiples interventions de Bertrand Piccard en tant que Président de la Fondation Solar Impulse, ainsi que par des réunions bilatérales et des partenariats.
Quelques-unes des solutions labellisées par Solar Impulse ont été invitées à participer à ces réunions afin de présenter leurs solutions aux représentants des gouvernements, de l'industrie et des institutions et de leur montrer que ces solutions représentent une formidable opportunité d'investissement, et non un coût.
Dès les premiers jours de la COP24, Bertrand Piccard a écrit une lettre encourageant les négociateurs à faire preuve d'audace et à se fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique.
"Vous devez accepter que cette énorme responsabilité est entre vos mains. Vous pouvez bien sûr résister et vous retrancher dans vos positions. Mais vous pouvez aussi agir en héros et relever le défi de créer le cadre qui nous permettra de décarboniser notre économie le plus rapidement possible. Le choix est cornélien : la stagnation ou le progrès, la timidité ou l'audace. Lequel choisirez-vous ?
"Grâce aux évolutions technologiques, la lutte contre le réchauffement climatique n'est plus une contrainte. Bien au contraire, elle est devenue une formidable opportunité, et je le constate jour après jour. Depuis le succès du premier tour du monde en avion solaire et à travers la Fondation Solar Impulse, j'ai rencontré des centaines d'entrepreneurs et d'innovateurs qui proposent des solutions dans les domaines de l'eau, de l'énergie, de la mobilité, de la ville, de l'agriculture et de l'industrie. Et contrairement à ce qui se passait il y a dix ans, les nouveaux systèmes, produits et technologies qui constituent ces solutions sont aujourd'hui devenus financièrement viables. C'est ainsi que, dans les pays les plus pauvres comme dans les plus riches, nous pouvons créer des emplois et des richesses, réduire les inégalités, accroître la stabilité sociale et stimuler la croissance tout en protégeant l'environnement. En d'autres termes, nous pouvons parvenir à une croissance propre et qualitative qui est nettement préférable à notre situation actuelle de contamination. Le remplacement d'infrastructures obsolètes et polluantes par des infrastructures modernes et efficaces est l'opportunité du marché industriel du 21ème siècle" (Lire la lettre complète ici).
La dichotomie entre un avenir énergétique propre et les besoins à court terme des économies locales et mondiales qui dépendent des combustibles fossiles était évidente, mais selon nous, elle n'a pas lieu d'être. Pourquoi ?
La première étape, avant de détruire une industrie et de générer une résistance publique au changement, est de rendre notre économie beaucoup plus efficace. Comme l'a dit Bertrand lors d'une de ses interventions à la COP, notre rapport à la consommation d'énergie est comparable à celui d'une personne dans une baignoire qui fuit et dont l'eau s'écoule. Pour la remplir, au lieu de chercher et de réparer la fuite, nous ouvrons simplement le robinet, gaspillant ainsi l'eau inutilement. Nous devons d'abord trouver et réparer la fuite.
Deuxièmement, nous devons pousser les compagnies pétrolières et gazières à diversifier leurs actifs en investissant dans les énergies propres. Pendant la transition vers les technologies propres, nous aurons toujours besoin de pétrole, et si les compagnies pétrolières s'effondrent dans le processus, parce que les investisseurs vendent leurs actions, c'est nous tous qui nous effondrons.
Pour transformer notre économie, des centaines de solutions propres et rentables existent partout dans le monde. La Fondation Solar Impulse s'est lancée le défi d'en identifier 1000 et de les présenter aux décideurs.(lien)
Lors de la COP24, quelques-unes de ces solutions issues du portefeuille de la Fondation Solar Impulse ont eu l'opportunité d'être présentées dans l'Action Hub de la COP24, et de montrer que le changement est possible dès maintenant. (Lire l'article complet ici)
Dans une déclaration commune, Laurent Fabius (France), Frank Bainimarama (Fidji), Salaheddine Mezouar (Maroc) et Manuel Pulgar Vidal (Pérou) ont déclaré : "Les défis sont là, tout comme les solutions. Nous avons besoin de transformations profondes de nos économies et de nos sociétés pour construire un monde meilleur pour tous. La coopération multilatérale doit en être le moteur" (source : https://www.independent.co.uk/environment/david-attenborough-climate-talks-cop-24-poland-global-warming-civilisations-collapse-a8664856.html= ).
Certains pays, institutions et gouvernements sont prêts à ouvrir la voie avec des objectifs ambitieux et cherchent des solutions pour résoudre leurs problèmes environnementaux, ainsi qu'une opportunité pour les solutions provenant de leurs régions d'atteindre un marché mondial. Leur intention ? Accélérer le rythme d'adoption, car le temps presse.
C'est pourquoi la Fondation Solar Impulse s'est associée à de multiples institutions et représentants de pays. Certains d'entre eux étaient présents à la COP24 : l'Ecosse, la CNUCED, la Wallonie, REN21, la France - Open Planet Lab, ainsi que la CCNUCC.
Comme l'a dit Sir David Attenborough lors de la plénière d'ouverture de la COP24 : " Comme l'a prouvé l'Accord de Paris, ensemble, nous pouvons faire bouger les choses ".
Ecrit par Chiara Cosenza le 14 décembre 2018