L'expert du mois de janvier : Jose Vega !

La communauté d'experts de la Fondation Solar Impulse est essentielle à l'attribution du label Efficient Solution aux solutions et à l'adoption mondiale de technologies rentables et propres. Nous avons le privilège de collaborer avec des Experts du monde entier ayant des carrières prestigieuses dans la recherche, l'ingénierie et le conseil.

Chaque mois, nous récompensons un de nos experts dont le travail et l'engagement à aider à labelliser des solutions durables et rentables nous ont particulièrement impressionnés. Nous sommes heureux d'annoncer Jose Vegacomme l'Expert du mois de janvier !

L'expert du mois de janvier : Jose Vega !

Depuis qu'il a rejoint la communauté des Experts en 2019, Jose a réalisé 25 évaluations et a été reconnu parmi les 20 Experts les plus performants dans les prix 2021 et 2022. Un énorme merci à Jose pour son dévouement et son travail exceptionnel !

Pourriez-vous vous présenter brièvement et nous décrire votre parcours ?

Je suis né à La Corogne, en Espagne, et j'ai étudié à Saint-Jacques-de-Compostelle, où j'ai obtenu une licence et une maîtrise en chimie. J'ai ensuite poursuivi mes études à l'université de l'Arkansas (États-Unis), où j'ai obtenu un master et un doctorat en génie chimique. Peu après, j'ai rejoint Procter & Gamble au Centre technique européen en Belgique en tant qu'ingénieur en développement de processus pour l'unité commerciale Fabric Care. Au fil des ans, j'ai effectué plusieurs missions à Bruxelles et à Cincinnati (siège de P&G), travaillant sur de nombreux produits que nous utilisons tous les jours, tels que Ariel/Tide, Lenor/Downy, Fairy/Dawn, etc. ainsi qu'au sein de la division Corporate, en me concentrant sur les domaines de conception des processus de fabrication de ces produits. Après avoir pris ma retraite de P&G, j'ai enseigné et consulté là où je pouvais apporter une valeur ajoutée grâce à mon expérience et à mon expertise scientifique.

Quel est votre domaine d'expertise et votre profession ?

Pendant plus de 30 ans, j'ai travaillé dans le secteur des produits de grande consommation, d'abord en tant que technologue en R&D, puis dans des fonctions de direction. Ma carrière a été fortement axée sur le développement de nouveaux produits, leur prototypage dans des unités pilotes et leur mise à l'échelle dans des processus de fabrication commerciale. Chez P&G, dans l'unité commerciale Fabric and Home Care, nous avons développé de nouveaux produits que nous utilisons pour l'entretien quotidien des vêtements et le nettoyage des maisons. Depuis que j'ai pris ma retraite, j'ai étendu mes activités à d'autres domaines des biens de consommation. En raison de leur utilisation fréquente, ces produits ont un impact important sur l'environnement et une part importante de mon travail consiste aujourd'hui à revoir ces produits et leurs processus de production pour améliorer leur durabilité.

Du point de vue de la durabilité, quels sont les changements radicaux que vous avez observés en travaillant dans la R&D de P&G pendant 29 ans ?

P&G est une entreprise qui se soucie profondément de la qualité de vie des consommateurs qui achètent ses produits. L'entreprise s'efforce toujours d'innover et d'améliorer notre vie quotidienne dans tous ses domaines d'activité. Récemment, P&G a également adopté une attitude très attentive à l'impact de ses produits sur l'environnement, afin de s'assurer que nous continuerons à bénéficier de cette qualité de vie à l'avenir. Il n'en a pas toujours été ainsi chez P&G, où la valeur était le principal moteur des décisions. Cependant, quelque chose a changé au cours de la dernière décennie, qui a renforcé l'attention portée à la mesure et à la réduction de l'impact environnemental. À l'instar de la façon dont P&G aborde tout, lorsque cet aspect était le principal moteur des décisions, elle a fait et continue de faire des progrès rapides, en associant de meilleurs produits à de meilleurs profils environnementaux. Par exemple, avant de prendre ma retraite, j'ai eu la chance de participer à l'effort initial de développement de produits de lessive permettant aux consommateurs de se laver à l'eau froide, étant donné que la principale empreinte CO2 de la lessive est causée par le chauffage de l'eau de lavage. Un autre exemple est le leadership dont fait preuve l'entreprise pour réduire la quantité d'eau que nous gaspillons dans notre vie quotidienne via l'initiative 50L Home Coalition. Quelques solutions de P&G ont déjà reçu le label SIF. C'est une excellente chose de voir que non seulement P&G, mais aussi de nombreuses autres entreprises du secteur des produits de grande consommation, travaillent dur pour réduire l'empreinte de leurs produits au quotidien et s'efforcent de trouver des solutions durables.

Qu'est-ce qui vous a amené à créer votre société de conseil JVegaSolutions en février 2020 ?

Lorsque j'ai pris ma retraite de P&G après près de 30 ans, je n'étais pas prêt à "raccrocher les gants". J'ai beaucoup apprécié ma carrière professionnelle et je pensais pouvoir apporter une valeur ajoutée à d'autres entreprises. Après tant d'années de travail dans le développement de nouveaux produits, j'ai appris à naviguer dans le monde complexe des projets d'entreprise et de leur lien inextricable avec le monde changeant qui nous entoure. La plupart des produits que vous pouvez acheter aujourd'hui dans les supermarchés n'existaient pas il y a 20 ans et ceux qui sont plus anciens ont été considérablement remaniés.

La création de ma propre entreprise m'a permis de faciliter mes relations avec les clients et de concentrer mes efforts dans les domaines que je trouve les plus gratifiants et où je pense pouvoir être le plus utile. Je dois dire que j'ai eu la chance de trouver des endroits où je pense être utile pour atteindre de nouveaux objectifs.

Quel aspect de votre travail est le plus gratifiant ?

J'aime beaucoup travailler avec les gens, et le nouveau monde des connexions virtuelles est vraiment arrivé au bon moment pour moi ! Mes activités de conseil se déroulent au sein d'équipes avec lesquelles j'interagis très régulièrement, principalement par le biais d'appels virtuels, avec quelques visites personnelles ponctuelles si nécessaire. Dans ce contexte, je trouve aussi beaucoup de satisfaction personnelle à me porter volontaire pour enseigner aux étudiants ou aux entreprises avec lesquelles je collabore une partie de ce que j'ai appris en travaillant dans le secteur. Il y a tellement de choses que j'aurais aimé savoir lorsque j'ai commencé ma carrière que je me sens obligé d'essayer de les transmettre à ceux que je peux. Une partie importante de mon travail avec ces entreprises et avec la Fondation Solar Impulse est liée à la création ou au soutien du développement de solutions qui aident à réduire l'impact humain sur l'environnement. C'est une situation gagnant-gagnant pour moi !

Vous avez rejoint la Fondation Solar Impulse en 2019. Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre la communauté d'experts ?

Nous devons tous prendre part aux enjeux colossaux auxquels nous serons confrontés dans les prochaines années; comme on dit : " si vous ne faites pas partie de la solution, vous faites partie du problème ". Dans mon cas, je fais de mon mieux en tant qu'individu et consommateur pour réduire mon empreinte dans ma vie quotidienne, mais j'ai aussi mon expérience professionnelle qui peut peut-être apporter une valeur ajoutée à cette fin.

Je crois en la mission de la Fondation Solar Impulse comme moyen de progresser. Nous soutenons ensemble un ensemble de solutions technologiques pour remplacer les anciennes, qui sont à la fois économiquement plus attractives et durables. Accélérer le déploiement de ces solutions, comme le fait la Fondation Solar Impulse, aura un impact important sur le défi auquel nous sommes tous confrontés. Si je peux aider de quelque manière que ce soit, je suis tout à fait partant !

Quels sont vos espoirs pour les solutions labellisées, et pour la Fondation Solar Impulse en général ?

Mes meilleurs espoirs sont que les solutions labellisées soient adoptées aussi rapidement que possible dans le monde entier. Nous arrivons maintenant à un point où la technologie n'est plus un obstacle et où c'est la volonté politique d'agir qui doit être accélérée. De même que des entreprises comme P&G et bien d'autres, poussées par le sentiment des consommateurs et un véritable sens des responsabilités, travaillent déjà d'arrache-pied pour devenir des émetteurs nets de gaz à effet de serre zéro, j'aimerais beaucoup que les décisions prises par les municipalités ou au niveau national (à partir de nos recettes fiscales) soient évaluées du point de vue de leur impact environnemental avant d'être approuvées. Le rôle d'ambassadeur du FIS auprès des entités politiques est essentiel pour débloquer les progrès dont nous avons besoin.

Autre chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ?

Lorsque nous prenons notre retraite au terme d'une longue carrière professionnelle, nous avons quelques années devant nous où nous sommes encore très capables et pourtant, il n'existe pas beaucoup d'opportunités pour les retraités, surtout en Europe. En tant que génération qui a bénéficié des avantages de l'industrialisation avec l'impact qui en résulte sur l'environnement, nous avons un devoir envers la génération suivante. Nous avons surexploité le monde naturel pour notre confort et notre bien-être et nous transmettons maintenant un problème à nos enfants sans aucun remords ? Nous avons tendance à penser que ce sont surtout les jeunes qui devraient se préoccuper de l'environnement, mais je crois que beaucoup d'entre nous, les personnes âgées, le sont aussi. Y a-t-il un rôle que nous pourrions envisager pour notre génération de professionnels âgés, peut-être en tant qu'ambassadeurs dans les communautés où nous vivons ? Y a-t-il un moyen d'engager l'esprit des retraités de manière organisée pour la cause environnementale ?