L'expert du mois de juin : Sandra Hounkonnou !

La Communauté d'Experts de la Fondation Solar Impulse est composée de professionnels qui possèdent une expertise dans divers domaines liés au développement durable, aux technologies propres et à l'innovation. Ces experts mettent à profit leurs connaissances et leur expérience pour évaluer les solutions soumises au label Solar Impulse Efficient Solution. La communauté fonctionne comme un réseau de collaboration, où les Experts apportent leurs idées et soutiennent la mission de la Fondation qui est d'accélérer l'adoption de solutions durables. Chaque mois, la Fondation reconnaît et honore un membre distingué de la communauté pour son engagement exceptionnel. C'est avec grand plaisir que nous annonçons que Sandra Hounkonnou est l'experte du mois de juin.

L'expert du mois de juin : Sandra Hounkonnou !

Depuis qu'elle a rejoint la communauté d'experts en janvier 2020, Sandra a évalué avec diligence 14 solutions, apporté son soutien à divers projets et nous a représentés en tant qu'ambassadrice lors de nombreux événements. Nous lui sommes immensément reconnaissants pour son soutien inestimable, et son engagement passionné en faveur de la durabilité fait de la collaboration avec elle un véritable plaisir.

Pouvez-vous nous présenter brièvement votre personnalité et nous donner un aperçu de votre parcours scolaire et professionnel qui a influencé votre carrière dans le domaine du développement durable ?

Après avoir obtenu un diplôme d'ingénieur avec une spécialisation dans l'énergie et l'environnement, j'ai d'abord travaillé comme consultant en efficacité énergétique pendant cinq ans dans une grande société de conseil. Souhaitant avoir un impact plus important, j'ai décidé de passer à un rôle interne et j'ai rejoint le département de la responsabilité sociale des entreprises d'un groupe industriel, où j'ai traité des questions environnementales à l'échelle internationale pendant 9 ans. Au fil des années, j'ai eu l'occasion d'assister progressivement à un changement de mentalité important : que ce soit dans le monde de l'entreprise ou dans la société civile, les questions liées au changement climatique sont devenues de plus en plus importantes.

Cette évolution a fait naître en moi un fort désir de jouer un rôle plus direct en influençant les entreprises sur ces questions, ce qui a motivé mon retour dans le monde du conseil. Depuis deux ans, je travaille chez EmC2 Conseil, un petit cabinet de conseil, où je m'occupe principalement d'aider les organisations à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies durables.

En tant que directeur de projet chez EmC2 Conseil, comment vous assurez-vous que les projets que vous gérez s'alignent sur des objectifs de durabilité plus larges et contribuent à la réduction de l'impact environnemental à long terme ?

En tant que consultant en développement durable, ma mission principale est de soutenir étroitement les clients dans l'amélioration de leur performance énergétique et la réduction de leur empreinte carbone. L'un des facteurs clés de succès est l'apport d'une perspective externe, qui permet parfois d'optimiser sans réinventer la roue. Par exemple, que l'on travaille avec des clients du secteur tertiaire ou industriel, il est la plupart du temps possible d'obtenir une réduction significative de la consommation d'énergie grâce à des actions à faible temps de retour sur investissement, en commençant par une meilleure gestion de l'équipement existant. L'établissement d'une relation de confiance est également crucial pour l'engagement à long terme des clients. Il est essentiel de travailler en étroite collaboration avec eux pour élaborer des stratégies et des plans d'action personnalisés en matière de développement durable qui portent spécifiquement sur la réduction de l'impact environnemental dans leur contexte. En outre, je crois fermement à l'importance du partage des connaissances et des meilleures pratiques. En diffusant des informations et en favorisant la collaboration, nous pouvons maximiser l'impact des initiatives en matière de développement durable. Je suis passionnée par la promotion des pratiques durables dans tous les secteurs et je crois fermement qu'un effort collectif est essentiel pour construire un avenir plus durable.

À votre avis, quels sont les principaux défis à relever dans le secteur des technologies propres qui peuvent entraîner des changements positifs importants dans un avenir proche ?

De mon point de vue, il y a plusieurs défis clés dans le secteur des technologies propres qui ont le potentiel d'apporter des changements positifs substantiels. Tout d'abord, toutes les innovations qui s'inscrivent dans une approche d'économie circulaire sont extrêmement prometteuses. En passant du modèle linéaire traditionnel "prendre-faire-jeter" à un modèle circulaire, nous pouvons minimiser les déchets, maximiser l'efficacité des ressources et promouvoir la réutilisation et le recyclage des produits. En outre, il est essentiel de se concentrer sur la gestion de l'eau et des eaux usées pour faire face aux problèmes croissants de pénurie d'eau. Enfin, les progrès en matière d'adaptation au changement climatique sont également essentiels pour relever les défis urgents, renforcer la résilience et minimiser les effets négatifs du changement climatique.

Qu'est-ce qui vous a incité à rejoindre la Fondation Solar Impulse en tant qu'expert ?

En 2019, j'ai commencé à faire du bénévolat pour sensibiliser au changement climatique par le biais d'initiatives percutantes (comme The Climate Fresk's ou le Climate Reality Project d'Al Gore), mais j'ai réalisé que je touchais principalement un public déjà convaincu et je me demandais comment je pouvais atteindre un plus grand nombre de personnes. En janvier 2020, j'ai assisté au sommet Change Now, où le discours d'ouverture de Bertrand Piccard m'a véritablement inspiré. Il a expliqué que pour rallier les climato-sceptiques, il fallait se concentrer davantage sur les solutions que sur les problèmes et démontrer que les solutions écologiques étaient avant tout des solutions logiques. C'est ce changement de paradigme qui m'a motivé à rejoindre la Fondation en tant qu'expert indépendant : contribuer à donner de la visibilité à ces solutions était déjà un grand pas en avant.

Pouvez-vous nous faire part de solutions que vous avez évaluées et que vous avez trouvées particulièrement intéressantes, et nous expliquer ce qui les rend remarquables à vos yeux ?

J'ai récemment eu l'occasion d'évaluer le "Jardin de Pluie Urbain", une innovation visant à réintroduire la végétation dans la ville grâce à la gestion des eaux de pluie, que j'ai trouvée extrêmement intéressante. Ce qui m'a fasciné dans cette solution, c'est sa capacité à relever de multiples défis dans les zones urbaines. En plus de restaurer la biodiversité dans la ville, elle nettoie, stocke et utilise efficacement l'eau de pluie dans les environnements urbains, ce qui est crucial pour une gestion durable de l'eau. En outre, cette solution contribue à l'adaptation au changement climatique en réduisant les températures et en luttant ainsi contre les îlots de chaleur urbains. Ce que j'ai trouvé particulièrement convaincant, c'est qu'elle a permis d'obtenir tous ces avantages sans nécessiter de mise en œuvre technologique importante.

En tant qu'expert, quels enseignements avez-vous tirés de votre engagement auprès de la Fondation Solar Impulse ? Comment cela a-t-il influencé votre point de vue sur le potentiel des technologies propres et de l'innovation durable ?

Mon engagement au sein de la Fondation m'a permis de constater l'éclat des solutions innovantes, principalement à travers l'évaluation des innovations, et plus récemment en ayant l'opportunité d'être membre du jury de l'Environmental Startup Accelerator de Microsoft. Tout cela a renforcé ma conviction que l'innovation durable peut entraîner des changements positifs et ouvrir la voie à un avenir plus durable. En pensant de manière créative, nous pouvons générer des approches percutantes pour relever efficacement les défis environnementaux !

Selon vous, quels sont les principaux obstacles qui empêchent une adoption plus large des technologies propres et des solutions efficaces ? Comment ces obstacles peuvent-ils être surmontés et quel rôle la Fondation Solar Impulse joue-t-elle ou devrait-elle jouer dans ce processus ?

Je vois plusieurs obstacles. Tout d'abord, il existe une croyance largement répandue selon laquelle les innovations durables ne sont pas rentables ou ne sont pas techniquement reproductibles à grande échelle. Les différents critères que nous utilisons pour évaluer les solutions visent précisément à démontrer qu'elles peuvent être à la fois économiquement et techniquement viables, brisant ainsi cette barrière.

Par ailleurs, on pense souvent que les solutions propres doivent impliquer des technologies de pointe ou des inventions révolutionnaires, mais ce n'est pas le cas : tous les types d'innovation sont les bienvenus, des solutions low-tech aux innovations sociales ! Le catalogue de solutions de la Fondation illustre cette grande diversité de solutions.

Enfin, je suis convaincue que le plus grand obstacle à surmonter est la prise de conscience : il est nécessaire que chacun comprenne et comprenne l'importance des questions environnementales. Il est essentiel de repenser nos comportements et nos modes de consommation et de continuer à trouver de nouvelles solutions innovantes qui feront certainement la différence.